samedi 31 décembre 2016

« Adieu » de Jacques Expert

Résumé :

Des mères de famille et leurs enfants sont sauvagement assassinés en banlieue parisienne. A chaque fois, les pères ont disparu. Le commissaire Hervé Langelier est chargé des enquêtes. Persuadé que les pères sont coupables, il s’obstine à creuser cette piste envers et contre tous. Son ami et supérieur, Jean-Louis Ferracci, lui retire l’affaire mais Langelier continue l’enquête, au risque de perdre lui-même sa famille.





Mon avis :

Encore une fois, je suis charmée par le style addictif de Jacques Expert. Cet auteur a la faculté de faire en sorte que les pages se tournent toutes seules, je suis impressionnée. Il n’est certes pas grandiose mais très factuel, il reste agréable à lire.
Le dénouement peut se deviner mais quelques doutes subsistent, si bien que j’étais happée par ma lecture.
Souvent, j’ai pensé au roman « Qui » du même auteur, qui m’avait captivée.
Le personnage principal d’Adieu est ambigu. Sa psychologie est plutôt curieuse. Il est clair qu’il fait la force de cet ouvrage que j’ai beaucoup apprécié.


Lu en : 4 jours.

« Treize marches » de Kazuaki Takano

Résumé :

Lorsque Jun’ichi Mikami sort de prison, en liberté conditionnelle, il est approché par son ancien gardien de prison, Shôji Nangô, pour l’aider à prouver l’innocence de Ryô Kihara, condamné à mort. Celui-ci a été reconnu coupable du meurtre d’un couple mais il ne se souvient de rien, à part d’un escalier comportant treize marches.






Mon avis :

Le scénario de ce roman est plutôt original. Le travail de l’auteur et son imagination sont importants pour construire une intrigue à partir d’un souvenir.
L’ambiance japonaise est plutôt austère. Quelques dialogues prêtent à sourire mais l’ensemble reste lugubre.
C’est cette atmosphère particulièrement sombre qui m’a le moins plu dans ce roman. Elle reste toutefois très adaptée au contexte et au thème principal qu’est la peine de mort par pendaison.
L’auteur met bien en valeur tout le paradoxe entre la modernité du Japon et le code d’honneur très traditionnel, le pardon que doit demander le coupable à la famille des victimes.
Le système judiciaire japonais est aussi bien exploité, l’effort de documentation est réel.
Ce roman est enrichissant mais je ne l’ai pas trouvé excellent.


Lu en : 7 jours.

« La Cellule de Zarkane » de Joseph Lubsky

Résumé :

Zarkane est enfermé depuis des années suite au meurtre d’une mère et de sa fille. Ses années d’isolement l’amènent à revivre les moments de sa vie qui ont fait ce qu’il est devenu.








Mon avis :

Ce livre très noir retrace la vie de Kéma, devenu Zarkane, un enfant élevé dans un camp de gitan et recueilli par un médecin bienveillant suite au suicide de sa mère.
Poignant, dur, ce roman est extrêmement bien écrit. La sensibilité du lecteur n’est pas épargnée. L’auteur a construit un personnage solide, profond, attachant malgré ses travers.
J’ai su qu’une polémique avait eu lieu quant à l’identité de l’auteur qui est en réalité Patrick Sébastien. Quel que soit l’objectif recherché quant à l’utilisation d’un pseudonyme, cela ne modifie en rien mon avis sur ce roman qui est tout simplement excellent.


Lu en : 5 jours.

« L’abbaye blanche » de Laurent Malot

Résumé :

Depuis que la femme de Mathieu Gange a disparu en le laissant seul avec sa fille de six ans, la vie de ce policier est bouleversée. A Nantua, là où il vit, les assassinats se succèdent. Mathieu fait la connaissance d’une journaliste, Helena Madj, avec qui il finit par coopérer alors que son enquête l’amène à côtoyer une secte et des notables véreux. Tout en avançant, il ne perd pas espoir de retrouver sa femme.





Mon avis :

Ce roman n’est pas transcendant mais il reste facile à lire et plutôt agréable. L’intrigue est classique, les personnages ne sont pas particulièrement originaux, ce manque d’exotisme est toutefois compensé par un style fluide et pas mal d’action tout au cours de l’histoire.
L’auteur a réellement creusé la construction du dénouement et le réseau qui gravite autour des protagonistes. Je ne suis pas adepte habituellement de ce type d’intrigue qui me paraît souvent compliquée mais avec cette Abbaye blanche, j’ai su apprécier ce dont je n’ai pas l’habitude.
La disparition de l’épouse du policier, en filigrane du roman, rajoute une touche mystérieuse qui peut tenir en haleine le lecteur.


Lu en : 10 jours.

« Suicide cellulaire - apoptose » de David Moitet


Résumé :

Thomas Gallion est flic dans les Pyrénées. Si le métier lui plaît, exercer en montagne ne correspond pas à ce qu’il préfère. Il retrouve le goût de l’aventure lorsqu’un cadavre est découvert par une randonneuse. S’ensuit alors une enquête dangereuse qui va faire resurgir les histoires du passé.







Mon avis :

J’aime beaucoup le style de David Moitet que je trouve clair et efficace.
Cette enquête n’était en soi pas passionnante mais l’atmosphère pyrénéenne est pour beaucoup dans la réussite globale du roman.
Les personnages ne m’ont pas spécialement touchée. Cela n’est pas vraiment étonnant dans la mesure où l’auteur a plutôt accentué son travail, me semble-t-il, sur l’enquête et l’action.
Cette lecture n’est pas la meilleure de l’année, il s’agit plutôt d’un bon polar agréable.


Lu en : 3 jours.

samedi 24 décembre 2016

« Évangile pour un gueux » d’Alexis Ragougneau

Résumé :

Un groupe de SDF investit Notre-Dame de Paris à la veille de Noël. Délogés par la police, l’un des membres du groupe est retrouvé assassiné quelques temps plus tard. La juge d’instruction Claire Kauffmann est chargée de l’affaire. Elle sollicite le père Kern lorsqu’elle apprend qu’il était présent dans la cathédrale avec les SDF.





Mon avis :

Ce roman très noir plonge le lecteur au cœur du milieu des SDF. Plein de réalisme, il s’attache à montrer toute l’hypocrisie des religieux et l’impuissance de la justice.
Pour mieux profiter de ce livre, il aurait fallu que je relise ou que je me ré-imprègne de « La madone de Notre-Dame » du même auteur, avec les mêmes protagonistes.
Les fréquents retours dans le passé des personnages alourdissent le rythme de lecture, tout en permettant de bâtir des bases solides.
Alexis Ragougneau confirme tout son talent d’écrivain grâce à un style noir et élaboré.
Déprimant mais de qualité.


Lu en : 14 jours.

« Fidèle au poste » d’Amélie Antoine

Résumé :

Lorsque Chloé disparaît, noyée, son époux Gabriel est effondré. Il intègre un groupe de parole pour évoquer son deuil et y fait la connaissance d’Emma, photographe arrivée récemment à Saint-Malo. Celle-ci a pour but d’aider les participants à former un album souvenir. Emma rentre dans la vie de Gabriel mais Chloé paraît toujours présente.






Mon avis :

Voilà un roman qui se lit très bien grâce à un style fluide et un scénario efficace et original.
Par certains moments, j’ai beaucoup pensé aux romans de Barbara Abel, également très inspirés de la vie réelle.
C’est d’ailleurs ce que j’ai beaucoup apprécié dans « Fidèle au poste », cette histoire et ces personnages si proches de nous.
Chaque personnage, Chloé, Gabriel ou Emma, a un point de vue abordé alternativement au sein des chapitres, ce qui permet d’avoir une vision très globale du scénario.
L’histoire connaît un important rebondissement au milieu de l’ouvrage, ce qui redonne du rythme et contre toute attente une dose de noir très appréciable.
Si le final peut se voir venir, il n’en reste pas moins que ce premier roman est une réussite.


Lu en : 1 jour.

« Les ombres de Canyon Arms » de Megan Abbott

Résumé :

En débarquant à Hollywood, Penny, maquilleuse, loue le bungalow n°4 à Mme Stahl, la propriétaire. L’histoire de ce bungalow est assez mystérieuse. Le précédent locataire, Larry, y est mort dans d’étranges circonstances. Penny soupçonne une liaison avec Mme Stahl et sympathise avec ses voisins alors qu’au fur et à mesure des jours, elle commence à avoir des hallucinations.





Mon avis :

Cette nouvelle, par définition très courte, se lit à grande vitesse et s’apprécie aussi grandement.
L’intrigue est très mystérieuse. J’ai apprécié le fait que l’auteure se renouvelle, car je n’avais pas beaucoup aimé ses derniers romans. J’ai au contraire retrouvé ce que j’aime, à savoir du suspense et quelques rebondissements.
L’interview de l’auteure en fin d’ouvrage est enrichissante et permet au lecteur d’en savoir un peu plus sur la manière qu’a eu Megan Abbott d’appréhender la construction de cette nouvelle.


Lu en : 2 jours.

« Flagrants délices au Saumur-Champigny » de Robert Reumont

Résumé :

Un viticulteur véreux meurt au volant de sa Porsche. Si sa mort n’émeut pas vraiment son entourage, ce qui apparaît comme un banal mais tragique accident au départ intrigue le commissaire Placide Boistôt, sa jolie équipière Wyvine et le lieutenant Marnay.







Mon avis :

J’ai retrouvé avec grand plaisir les personnages de Boistôt et Wyvine, dans ce roman qui se déroule dans une région que j’apprécie beaucoup, près de Saumur.
Si l’intrigue peut paraître plutôt classique, l’originalité de l’ouvrage tient incontestablement au style unique de l’auteur, adepte des phrases bien construites et d’un vocabulaire très lié au vin et à la gastronomie.
Les pointes d’humour bien dosées rendent le récit agréable.
Les amateurs de bonne chère apprécieront, j’en fais partie !


Lu en : 6 jours.